"Mais toi, t'es le premier, mais toi t'es le dernier, avant toi, y'avait rien, avec toi je suis bien..." (E. Piaf)

Jeudi, 6h43. Dehors, il fait intensément froid : le mercure est descendu sous la barre du zéro, la neige recouvre les voitures, les routes et les toitures. La maison n’est jamais aussi jolie que quand cette ouate glacée enveloppe la barrière de la cour, les deux tapis de lierre et les quelques marches qui mènent à la porte d’entrée où un cœur en osier est accroché.

Jeudi, 6h44. Sous la couette, il fait encore chaud. Surtout lorsque mon pied rencontre un mollet chaud et poilu, quand ma main cherche un bras autour duquel s’enrouler, des doigts auxquels s’agripper, quand dans ma nuque je sens un souffle chaud, un nez tiède et un bisou furtif échappé d’un demi-sommeil.

Jeudi, 6h45. Dans quinze minutes, le réveil va sonner et il faudra s’extirper de la nuit, de la douceur du lit et de la chaleur de notre jolie couette ikea, cette grosse meringue cousue de deux joyeux cœurs rouges. Il faudra passer toute une journée à bosser, affronter la neige et le verglas, lire des articles scientifiques, prendre des notes, répondre à des clients, supporter Bel-RTL avant de se retrouver le soir, se pelotonner dans le divan pour regarder un vieil épisode de Dawson qu’on connaît par cœur et qu’on commentera avec un malin plaisir (« Coupe-toi les cheveux, Dawson ! », « Ah tu vois ! Dans cette dispute-là on sent bien qu’ils tombent amoureux », « Ouh là ! Jack s’est fait sa mèche aujourd’hui », « Ahhh ! la barrière blanche ! »).

Onze heures sépareront l’oreiller et le divan. Six cents soixante minutes pendant lesquelles je sais que ma journée se terminera bien, parce que je ne la vivrai pas seule. De l’autre côté de la ville, il y a quelqu’un à qui je pense et qui pense à moi, quelqu’un à qui je peux envoyer un sms et qui me répondra, quelqu’un qui veut bien récolter les débordement de mon cœur amoureux.

Si par bonheur vous êtes en couple, si par le plus heureux hasard de la vie vous êtes deux, alors je vous en prie : fêtez la Saint-Valentin. Il y a tant de gens qui voudraient célébrer cette date ; pourquoi les amoureux devraient-ils se moquer et snober ce seul jour de l’année où sont permis tous les plaisirs, toutes les douceurs, toutes les déclarations que la pudeur les empêche d’avouer ?

Il m’a fallu du temps pour le trouver . C’est le premier qui a vu ma brosse à dent à côté de la sienne, le premier qui a droit à mes coups de stress et mes sautes d’humeur, le premier qui me voit pleurer, le premier qui me fasse sentir tellement fragile et tellement forte parfois, le premier à qui je ne briserai pas le cœur. Il est à la fois le premier, le seul et le dernier.

Et ma vie ne comptera pas assez de Saint-Valentin pour  lui signifier tout ça.

Comments

[Dave]

Que c'est beaaaaaauuuuuuuwww !!! ^^
Tite mignonne va... Merki jolie fluette :-)