10 octobre 2008
Beaucoup de bruit pour rien
En général, je suis la première à rouspéter lorsque les gens font du boucan dans une bibliothèque.
Mais le vendredi, en particulier, je préfère avoir une anecdote désopilante à raconter au lieu de travailler.
L'unité de documentation romane ("ud" pour les intimes) est une deuxième maison : parce qu'on y est six heures par jour, parce que maman Ginette veille sur nous, parce qu'on s'y balade en chaussette et qu'on met les pieds sur les chaises. L'ud, c'est aussi un univers d'odeurs variées : le croque-monsieur matinal de Ginette, l'encre des nouveaux livres et la poussière des vieux, le parfum immonde de la Dame Corbeau*. Ce sont des bruits : le bip-bip de la photocopieuse, les papotages intempestifs de certains thésards, le célébrissime "les étudiants qui doivent emprunter, vous venez me trouvez, sinon vous commencez à ranger, merci" qui retentit vers 12h26.
En fin de semaine, donc, lorsque les portables, fatigués, soufflent comme des boeufs asthmatiques, un brin de légèreté flotte sur notre bibliothèque. En réalité, on n'y peut rien!
Ce n'est pas de ma faute si mes bottes font tac-tac ("comme un cow-boy") et se mettent soudainement à grincer.
Ce n'est pas de ma faute si je glougloute en buvant au goulot.
Ce n'est pas de sa faute si Caro a (encore) quelque chose à raconter.
Ce n'est pas de leur faute si Thomas et Baptiste discutent d'une femme "avec un gros cul et une tête de cheval".
C'est juste que le week-end est trop proche pour rester tranquille.
Bonne fin de semaine à tous!
* Pour ceux qui ne la connaissent pas, la Dame Corbeau est une schizophrène qui hante les locaux, parle toute seule et se cache dans les toilettes pour fumer. Toute habillée de noir et laissant derrière elle une odeur fétide de transpiration sèche, c'est une énigme du XX Août...
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