Les petites filles
Tout à l'heure, en parcourant les rayons d'une librairie, je suis tombée sur un gros livre rose grenadine qui m'a fait retomber en enfance : Olga de Geneviève Brisac, l'intégrale. J'ai posé ma main droite sur la couverture, ai soulevé le demi kilo de papiers et ai feuilleté les 400 pages imprimées, dessinées, barbouillées de souvenirs. Olga dans son bain. Olga qui jette la tortue dans les toilettes parce qu'elle la croit morte. Olga et les croissants du dimanche matin. Olga qui suspend un panier au balcon de sa chambre où elle est enfermée par punition. J'ai regardé les jolis croquis au fusain qui me faisaient rêver étant petite...
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé lire. A peine savais-je déchiffrer les mots que, le soir après les devoirs, je m'installais dans mon "coin lecture" (une petite carpette en faux mouton déposée devant une bibliothèque), me pelotonnais contre mes peluches et, une petite jambe nonchalamment croisée sur l'autre, je dévorais des Martine, des contes, des romans pour enfants. Entre deux pages, je retrouvais mes amis, je me plongeais dans des mondes fantaisistes, je vivais mille vies différentes.
Olga est une merveilleuse héroïne, une petite fille malicieuse et loufoque. A l'instar de la Mathilda de Roald Dahl, de la Célestine de Gabrielle Vincent, de l'Enid de Malika Ferdjoukh, elle est courageuse, drôle et maligne. Tout ce que la petite Maryse rêvait d'être, un jour. Tout ce qu'un jour, je raconterai à ma petite fille avant d'aller dormir...
J'ai reposé le livre sur son présentoir. "Pas aujourd'hui", me suis-je entendue penser. Mais garde l'idée pour une autre fois ; on ne sais jamais, ça pourra servir. Un soir avant d'aller dormir...