Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Je ne serai jamais une belle fille au volant d'une belle voiture
6 novembre 2009

Ode à l'automne

marquyse

Comme certains lecteurs de Vroumvroum le savent peut-être, je tiens une petite chronique - disons 'érotique' - dans les Flans Modernes, le journal subversif des romanistes de la place du XX Août, valeureux successeur de l'illustre Boîte à Saussure des années '90. En avant-première, voici un des deux articles du prochain numéro de Flamby.

Depuis de nombreuses décennies – voire peut-être plusieurs siècles, s’il on veut bien croire la mémoire livresque – il semblerait que l’être humain reconnaisse aux saisons le pouvoir de rythmer ses ébats. En effet, si le printemps fait naître chez les animaux les premières pulsions sexuelles annuelles, il chatouille également les utérus féminins et titille l’atout masculin. L’été n’est pas non plus en reste : les jambes dénudées qui se croisent et se décroisent aux terrasses des cafés, les torses virils et durs (les torses, ai-je dit !) qui se pavanent sur la plage et la canicule qui inspire les bouffées de chaleur et les siestes estivales (par définition, crapuleuses) sont autant de joies coquines et sensuelles au cœur de l’année. Quant à l’hiver, il est responsable des bébés de septembre : combien de parents n’ont-ils pas « mis le petit Jésus dans la crèche » ? Déjà qu’ils sont nés sous le signe de la Vierge (ouh ! menteurs !), ces personnes ne sauront jamais si elles étaient prévues dans le planning familial ou si elles sont le fruit d’un accouplement très imbibé le soir de la Saint Sylvestre.

Ne reste donc que l’automne, saison que Flamby célèbre dans ce numéro. Or cette période comprise entre le 21 septembre et le 21 décembre est bien mal placée sur le sexomètre (non, bien sûr : un tel objet n’existe pas mais il vaudrait la peine d’être inventé) : morte comme les feuilles des arbres, froide comme le vent de la Toussaint, terne comme le ciel de novembre. A l’image de l’ambroisie de Monsieur, la sève quitte les troncs ; les poils sur les jambes de Madame rappellent les forêts tapissées d’humus.

Cher romaniste, permets à ta Marquyse préférée de s’insurger contre cette déplorable baise baisse de régime ! En tant que disciple de la philosophie de Thérèse, lecteur de Baudelaire et du divin marquis, amateur des plaisirs de la langue linguistique, je te conjure de ne pas laisser dormir ta libido durant cette douce saison! Que t’inspirent donc les nacelles étroites des moult attractions de la foire d’automne? Que t’évoque cette heure supplémentaire que nous offre la nuit du dernier dimanche d’octobre ? Comment élimineras-tu les toxines et les calories emmagasinées durant la Saint-Nicolas et les sorties sur le marché de Noël ? Quelle meilleure façon de profiter de la chaleur de la couette quand dehors il fait si froid ?

Mesdemoiselles, virez-moi ces poils ! Messieurs, sortez vos armes ! Et souvenez-vous : c’est toujours en automne qu’on chasse la biche…

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Je ne serai jamais une belle fille au volant d'une belle voiture
Publicité
Je ne serai jamais une belle fille au volant d'une belle voiture
Publicité